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Divagations

Divagations

Prosèmes

Mhamed Hassani

Les divagations, composées de proses et de poèmes que l'auteur qualifie de prosèmes, sont nées de l'euphorie de l’après "octobre 88" , cette bourrasque qui a libéré toutes les forces du bien et du mal, pour déferler sur une Algérie prise en otage par ses libérateurs.

Éditeur : Editions Franco_Berbères Langue : français
Genre : Littérature Sortie : 8 avril 2014
Sous-genre : Poésie

Disponible chez :

Biographie

Mhamed Hassani

né à Aokas en kabylie maritime, à 25 km à l'est de de la ville de Bejaia.

A l'age de six ans, il a accompagné son père émigré en France où il est resté trois ans. Le temps d'oublier sa langue maternelle, le kabyle, et d'apprendre la langue française, le voilà  de retour au bercail pour réapprendre à vivre et à parler kabyle.

cette intrusion d'une culture étrangère et cette rupture  dans son son enfance l'ont surement marqué et provoqué en lui ce besoin constant de déconstruire pour reconstruire son monde par la création littéraire.

Il a commencé à écrire tôt, en français pour vite se rechercher dans la langue maternelle, dans une fougue créatrice, dés le début des années soixante dix.

Poèsie et Théâtre on été les deux béquilles de sa création. les années précités ont été beaucoup plus prolifiques dans la langue maternelle, le berbère qu'il a découvert grace aux publications de l'académie berbère  qui parvenaient de Paris sous forme de brochures polycopiées puis photocopiées.

C'est ainsi qu'il monta sa première pièce de théâtre le 1 mai 1978. il en écrivit cinq jusqu'en 1980, qui restèrent dans ses tiroirs jusqu'aprés 1988.

l'explosion populaire du 5 cotobre 1988 marqua un virage décisif pour l'Algérie. ces évènements libérèrent toutes les forces et les énérgies positives et négatives. 

c'est à partir de cette date qu'il commença vraiment à se faire connaitre sur la scène culturelle nationale et internationale.

Poésies, théâtres, romans continuent a joncher son parcours d'écrivain bilingue.

 

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Parasitages

 

 

                                                    « Parasitages »

 

                                                    I

Tu ne pourras jamais faire complètement le vide pour te poser les questions essentielles et fatidiques.

Tu seras toujours parasité par les crimes perpétrés et perpétués sans raison supérieure que celle de la bêtise.

Tu seras toujours rattrapé par la bêtise humaine, inépuisable dans sa forme.

Tu n’achèveras jamais ton tableau fait de lumière vierge sensée faire miroiter la vérité, ni ta phrase sibylline tissée de fils lumineux pour rendre hommage à la pensée, ni ta note de musique remontée de silences et de ruissellements d’eaux, ni ton œuvre monumentale faite de ponts et de voies aériennes pour lier les mondes, ni...

Tu n’achèveras jamais le pèlerinage de tes lieux saints pour compléter le chapelet de tes prières.

Tu seras tout le temps accaparé par les luttes fratricides et les intérêts immédiats.

Tu n’entendras jamais le chant éternel, parce que, constamment, entrecoupé de gémissements humains arrachés sous la torture de tes semblables.

                                               

                                                                II

 

Alors, mêle ton chant aux gémissements et glisse-toi dans le vent du changement.Marche parmi les débris du présent et chevauche les lumières qui traversent le temps.

Ne te laisse pas séduire par quelques étincelles du levant, la route est longue et le temps court.La durée est notre si la monture est bonne.

L’humain s’éternise dans la traitrise éphémère.

L’amour se concrétise par la teneur des élans et se crétinise par l’absence d’horizon.

                                                                   

                                                            III

 

On croit connaitre les uns pendant que les autres nous échappent et l’on découvre que les premiers nous sont aussi méconnus que les derniers.

On se met à s’attacher au vent qui n’a d’avenant que les regrets du temps qui passe.

On croit combattre l’ennemi, on tire sur tout ce qui bouge et on abat toute idée porteuse de germination future.

On croit être le héros du jour alors qu’on est le scandale de demain.

 

                                                    IV

 

On nous prend pour la risée du jour alors qu’on est la brise, d’un après-midi d’été,qui rafraichie les idées écartées,d’un geste négligé, pour les remettre en l’état durant la nuit et atteindre le matin, en apothéose.

On nous a recommandé la ligne droite alors qu’on s’est nourri de relief et on a enchainé notre descendance pendant que nous bousculions les horizons.

Acculés à une vie monotone, nous ingurgitons un nombre infini de contradictions pour éclore comme une interjection dans un désert d’ennuis.

On se bat pour la différence et on s’arroge le droit d’éliminer la contradiction au lieu de la résoudre et d’ignorer l’inconnue de l’équation au lieu de la chercher.

 

                                                          V

 

Marche à pas reposés sur la braise des jours que les incendies humains n’arrêtent pas de raviver.

Maitrise ta douleur et ouvre grand les yeux sur ce que tu crois être le feu. Tu découvriras que tout est illusion et que ton seul ennemi est en toi. Alors, tu ne souffriras plus des autres, tu leur tendras la main,  même s’ils la mordent, tu les aideras à se relever au niveau de ton regard pour qu’ils puissent regarder dans la même direction que toi.

Alors même si tu n’as rien résolu de ta première question, tu auras, au moins, gagné un compagnon.

 

                                                      VI

 

Tu vois, c’est quand on me croit loin du terrain que je suis au cœur du combat, et quand on me porte absent que je brille de ma présence. Dit, le Sage.

Celui qui est contraint à la gesticulation brasse du vent et se crée l’illusion d’être à l’avant.

Les discours ne répondent qu’aux besoins de consommation de la foule, non au désir de changement pour reprendre l’initiative du vivre ensemble initial.

À chaque pas nous devons reformuler l’équation pour ne pas perdre de vue l’inconnue à résoudre.

Écoutons chaque voix pour en distinguer le timbre, et que s’enrichit la chorale de nos plaisirs auditifs et que se mettent en place les alvéoles pour cueillir le miel de notre sagesse.

Parce que, sans sagesse, que faire de notre richesse sinon nourrir nos excès et libérer nos démons !

 

                                                Mhamed HASSANI

                                                       08/07/15

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Mon Prosème

 

 

                                                        Mon « prosème »

 

Entre poésie et prose, je réalise ma symbiose et mon écriture sculpte son chemin à coup de prosèmes qui brûlent du bois de langue, cette algue sèche très inflammable, pour réchauffer mes lecteurs, faire fondre les froideurs et  favoriser l’éclosion de leur humanité atrophiée à force de brouter de la mauvaise herbe bourrée d’insecticide.

Entre pose et pause, mon verbe s’impose comme alternative à l’overdose de discours abusifs de ceux qui savent tout sur tout alors qu’ils n’arrivent pas à viser l’unique trou, si bien qu’ils salissent partout et dénient, à quiconque, tout droit d’être soi-même, tout simplement, sans être soldat de l’Empire.

Entre Dieu et ses prophètes, ma religion s’interprète comme une symphonie du soir qui annonce le prochain lever de soleil sur une humanité revenue de ses errances.

Entre la ligne droite et la courbe de tes hanches, je transgresse l’harmonie imposée, pour atteindre la suprême harmonie exilée de ton corps éreinté, douce humanité.

Et, c’est en équilibre sur le fil de ma pensée que je m’engage à rester debout, pour le restant d’éternité que j’ai entamé à ma naissance.

En adéquation avec ma première équation, je rejette les œillères familiales, claniques et racistes, pour tenter l’impossible résolution de l’univers, dans un ciel dégagé de tout parasitage et soumis à la seule quintessence de mon prosème, naviguant entre proses et poèmes, sur ce fleuve qui chemine vers l’immensité océanique, où se régénèrent, de leur souche primaire, les espèces corrompues, perverties puis anéanties par les excroissances et le réchauffement climatique.

Et, dans les livres d’histoire futurs, on racontera l’odyssée de mon prosème, à des enfants, encore innocents dans leur humanité.

Mhamed Hassani

Aokas le 12/07/15

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